We are hurricans and suns!
IL. A. NEIGÉ. *______________*
Photos à venir.
La musique a toujours été là.
Toujours présente. Comme les musiques d'ambiance dans les films.
Je me souviens. Depuis toute petite. Alors que le téléchargement n'existait même pas. J'accumulais les CDs comme d'autres accumulent les cartes pokémons. Mon père avait installé son lecteur CD dans ma chambre. J'ai, quoi, 8-10 ans? Peut-être moins encore...
Je me souviens, cet été, juste avant mon anniversaire, où j'avais emprunté le baladeur (à l'époque où l'on disait encore baladeur. J'me sens vieille, d'un coup) de mon père pour les vacances. J'aI 9-ans-et-demi-presque-10.
Je me souviens, de cet anniversaire. Mon premier baladeur. Émotion. Je l'ai encore, d'ailleurs. J'aI (tout juste) dix ans.
Je me souviens, de ce Noël. Mon premier MP3. Un truc rose un peu informe. Contrairement à mon baladeur, je pouvais le traîner partout. Playlist pas bien remplie. Dix chansons à tout casser. J'ai douze ans.
Je me souviens, de cette rentrée. Je commence la chorale, un peu par hasard. J'ai treize ans.
Je me souviens, de ce paquet. Mon anniversaire. Cadeau de mon Papa. Je ne comprends pas. Qu'est-ce que c'est? Un ipod. J'ai quatorze ans.
Je me souviens, de cette musique, de ces morceaux qui prennent de plus en plus de place dans ma vie. Parfois, je me fais engueuler parce que j'écoute de la musique au lieu de travailler. C'est mal, et je le sais. Mais la musique reste. Elle m'accompagne, dans mes rêveries, dans mes écrits, dans ma vie... Aller simple pour un autre monde. J'ai quatorze, quinze, seize ans...
Je me souviens, de ce déclic. Cette chanson que j'arrive à chanter, correctement. Alors que jusqu'à maintenant, je chantais faux... Je me souviens, de cette sensation d'être muette, lorsque j'écoute de la musique. De ce besoin de la chanter, sans jamais y arriver. De cette voix habituellement fausse, prisonnière, qui vient de s'évader. J'ai seize ans.
Je me souviens, de cette fulgurante évolution. Nous sommes en Septembre. Je prends la décision de m'entraîner toute seule. Je chante. Bien planquée. Encore et encore. D'abord en aigu. Puis je découvre ma voix grave. J'ai seize ans.
Je me souviens, de ce déclic. Je me sens en permanence comme un puzzle inachevé. La musique, écoutée ou chantée, m'apporte ma dernière pièce. Je suis complète. J'ai seize ans.
Je me souviens, de cette découverte. D'abord un morceau, en Septembre. Puis un clip, un mois plus tard. Je découvre Tokio Hotel. Groupe que je détestais. Groupe que j'adore. A présent. J'ai seize ans.
Je me souviens. Je découvre cette sensation. En chantant. Celle d'avoir le cœur dans les cordes vocales. Vibrer au gré de la musique. J'ai seize ans.
Je me souviens, de cet autre déclic. D'abord une simple envie, en regardant des artistes en live. Puis petit à petit, une affirmation. Timide au début. Assurée à présent. Je veux faire pareil. Je veux chanter. Comme eux. Je veux partager mes émotions, mes espoirs, mes déceptions, mon cœur, avec le reste du monde. J'ai seize ans.
Ma question à présent : qu'en sera-t-il, dans quelques années?
Mon souhait : ne pas m'arrêter en si bon chemin..
Aujourd'hui, je voulais vous faire un article sur la musique.
Et ouais.
Mais j'ai trop la flemme.
C'est con.
Alors vous aurez juste la liste des modif's que je prévois pour le blog.
(Oui, parce qu'on dirait que je l'oublie, mais en fait c'est pas le... Ah, si, c'est le cas en fait..)
Nouveau fond -
Nouvelles couleurs -
Nouveau nom ? -
Ça m'fatigue déjà...
-Je suis déjà loin X)-
Et bah la Chibi, c'était bien.
Par contre, suis vannééééée...
-part roupiller dans un coin-
Avant, je détestais Tokio Hotel.
Je les haïssais. Les groupies... Euh, bof.
Je charriais une amie qui les écoutait.
Un jour, j'ai écouté une de leur chansons.
Allez savoir pourquoi. Sûrement à force d'en entendre parler.
J'avais lancé une vidéo. Je sentais que c'était pas si merdique.
J'ai fermé la vidéo.
Je n'avais pas envie de changer d'avis.
Puis j'ai oublié. Continuer à détester TH.
Il y a des choses qui ne s'expliquent pas. Des alchimies insoupçonnables. Des haines, aussi. Des gens qu'on ne peut pas piffer sans savoir pourquoi.
TH, bah c'était ça. Ainsi que les emos et les hippies. Allez savoir pourquoi..
Il y a quelques mois, brusque revirement. Indifférence totale pour ce que je détestais avant. Les émos ? Justin Bieber ? Oui, et après ?
Il m'était inutile de dépenser du temps pour détester tout ça.
Puis, un soir.
Une page web.
Une vidéo.
Tokio Hotel.
La fille dit qu'elle détestait à cause des groupies, mais que leur dernier album est bien.
Pourquoi pas.
Ça ne va pas me tuer.
Je lance la vidéo.
Tiens c'est pas si merdique.
Je relance la vidéo.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Je ne détestais plus vraiment TH. Ça faisait juste partie de l'interminable liste des choses dont je n'avais rien à faire.
(Et honnêtement, j'avais déjà ruiné ma réputation en écoutant du Lady Gaga. Alors zut.)
Alors je me suis mise à écouter Tokio Hotel.
Je n'ai jamais retrouvé la vidéo, ma vidéo, la première chanson que j'avais écoutée...
Mais j'ai trouvé d'autres chansons. D'autres clips. D'autres mélodies.
Contrairement à d'autres artistes, toutes les chansons que j'écoute de TH me plaisent. C'est étrange.
Mais plaisant.
Et là, je viens de la retrouver, ma vidéo...
-Tousse-
-Bordel, qu'est-ce qu'il y a comme poussière ici...-
-Ça fait combien de temps que je suis pas passée ?-
Tant de chemin parcouru...
Ces derniers temps, je commets l'erreur (est-ce vraiment une erreur, ceci dit ?) de replonger dans mes années passées.
Ça a commencé tout simplement. Des musique que je réécoute. Vestiges de celle que j'étais il y a, peu de temps, finalement.. Puis d'autres. D'autres. Je m'amuse de ma culture passée, je re-sombre pour certains morceaux que je n'aurais jamais dû cesser d'écouter.
Il en est de même, peu étrangement, de même pour mes souvenirs. Bons ou mauvais. Pour mes peines. Bonnes ou mauvaises. Pour mes joies. Bonnes ou mauvaises. Pour mes choix. Bons ou mauvais.
Je repense, me ressource dans ces périodes que je croyais révolues. Périodes bénéfiques ou dévastatrices. Le passé n'est pas si loin, en fait.
J'ai évolué. Régressé. J'ai avancé, puis je suis revenue sur mes pas. Je me suis trompée, parfois. Puis j'ai eu raison.
J'ai pleuré, puis j'ai souri.
Cela a été long, mais... Je suis devenue moi-même.
Même si, parfois, j'ai une pensée pour celle que j'étais.
So I'll hold tight to what I know
You're here and I'm never alone
Lassitude.
Le matériel se fait futile. Inutile. Poussièreux.
Indifférence face à ce que l'on a tant attendu. Indifférence face à ce qui faisait de nous ce que l'on était.
Indifférence, oui. Etrange indifférence. Lassitude.
Ennui. A venir. Ou peut-être est il déjà là.
Les jours s'étirent, s'étiolent. Hier me semble être il y a si longtemps. Aujourd'hui me semble être hier.
Perdue.
On a toujours le choix, paraît-il. Paraît-il...
On peut choisir d'écouter cette musique prétendument pourrie et d'envoyer valser ceux qui nous disent de ne pas l'écouter. Ou on peut choisir de résister, de ne pas l'écouter, et de gagner le respect de prétendus amis. Soulignez le prétendus.
Mais au fond, a-t-on réellement le choix ? Les choix semblent se faire d'eux même, sans notre consentement. Sans nous.
Nous sommes ce que nous choisissons. Mais est-ce vraiment nous qui choisissons ?
On dit souvent, par exemple, que le cœur a ses raisons que la raison ignore. On dit souvent que l'on ne choisit pas certaines choses.
Mais d'un autre côté, nous sommes influencés. Par nos proches. Par l'avis général. Par nous-mêmes, qui nous exhortons à ne pas écouter cette musique que pourtant nous aimons.
Vraiment, est-ce nous qui choisissons ?
Je me le demande, tiens...
Les yeux humides de larmes, la jeune femme enlaçait tendrement le cadavre. Chantonnant, elle le berçait comme un enfant. Un enfant à la poitrine tâchée de rouge.
Elle ne se souciait plus des larmes qui maculaient son visage. Du sang qui s'infiltrait sournoisement dans ses vêtements. De ses propres blessures qui gouttaient silencieusement.
Non, tout cela n'avait plus aucune importance.
Seul comptait le jeune homme qui dormait dans ses bras.
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Ils n'avaient pas la droit.
Non. Ils n'avaient pas le droit.
Avril était déjà partie. Elle l'avait laissée, sans un regard en arrière.
Il ne lui restait plus que Lucas.
Tous les autres avaient abdiqué, ou était morts. Ils n'y avait plus que Lucas.
Mais Lucas était mort...
Elle était seule, à présent.
Elle posa sa main sur la joue du jeune homme. Elle avait le choix, à présent.
Renoncer. Et abandonner le cause pour laquelle ils s'étaient tous battus, pour laquelle elle s'était battue, pour laquelle... Lucas était mort.
Continuer. Et mourir. C'était du suicide. Mais c'était le seule chose pour laquelle elle restait en vie.
Elle avait pensé, à se saisir de son arme et à se tirer une balle dans la tête.
Simple, rapide, efficace. En finir enfin avec cette vie qui semblait joyeusement s'amuser à la torturer.
Mais c'aurait été une injure à la mémoire de Lucas, qui s'était pris une balle pour la protéger.
Elle sourit.
Elle avait déjà décidé.
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Un mois s'était écoulé.
Elle avait réussi à renouer des contacts. A réorganiser cette résistance qu'elle croyait perdue. A prévoir des coups d'éclats tout aussi brillants que violents.
Elle repoussa du bout des doigts les mèches qui lui tombaient dans les yeux. Elle fixa son reflet dans le miroir, une ultime fois.
Elle suivit du regard les courbes de ses cheveux charbons, relevés un simple chignon. Détailla sa robe, blanche, longue, simple. Planta son regard dans ses deux yeux gris, qui étincelaient, pour la première fois depuis des mois.
Elle savait que ce serait la dernière fois.
Elle saisit son voile, et commença à le fixer dans ses cheveux.
Elle sourit à son reflet. Elle aurait aimé, avoir eu le droit de porter cette robe, pour de vrai. Elle aurait aimé, une belle cérémonie avec des parents, des amis, comme chaque personne normale en avait le droit. Elle aurait aimé, voir Lucas se marier, lui aussi.
Oui, elle aurait aimé pouvoir vivre librement, pouvoir aimer Avril librement.
Elle lissa les plis de sa robe, symbole de la cause pour laquelle elle se battait.
Parce que c'était tout ce qu'ils demandaient. Juste vivre libres et heureux.
Juste pouvoir se marier, s'aimer.
Mais peut-être que c'était mal, de s'aimer.
Elle fut interrompue dans ses réflexions par le bruit feutré de petits pieds sur le sol.
Sans même se retourner, elle savait qui se trouvait derrière elle.
- J'ai appris ce qu'il se préparait...
- Je croyais que tu voulais t'éloigner de nous ? Drôle de comportement, pour quelqu'un qui souhaitait couper les ponts...
Touchée, coulée. Elle lut la douleur dans les yeux de la femme qu'elle aimait.
Elle fut surprise du violent pincement au cœur qu'elle ressentit. Elle qui croyait avoir perdu tout sentiment à la mort de Lucas...
- Je.. Enfin... N'y vas pas. Ne me laisse pas...
Elle baissa les yeux.
-Tais-toi.
Elys s'approcha de la femme qu'elle aimait et saisit doucement ses mains.
- Je... Je dois le faire. Pour Lucas. Pour tous ceux qui sont partis. Pour tous ceux qui pourront peut-être vivre libres, un jour... Parce que je sais que jamais je ne vivrai libre comme je le voudrais. Mais peut-être qu'eux, plus tard, le pourront. Peut-être qu'eux, on leur donnera le droit d'aimer. Peut-être que ça ne marchera pas. Mais au moins, j'aurai essayé...
Avril se blottit contre elle, enfouissant son visage dans son cou.
- Est-ce que... Est-ce que.. Je pourrais... Venir ? Avec vous ?
La brune la resserra plus fort dans ses bras.
- C'est dangereux...
- Tu vas mourir ?
Elys ne répondit pas, les yeux dans le vague.
Évidemment qu'elle allait mourir. Ils avaient prévu de se montrer à découvert, sans se protéger. Espérant ainsi frapper les esprits de leur mort injustifiée, espérant montrer leur volonté de vivre. Juste vivre.
Elle avait elle-même ressenti une certaine sérénité à l'idée de se reposer, enfin. De laisser derrière elle tous ses regrets, toutes ses peines, qui lui morcelaient l'esprit comme autant de cicatrices.
- Peut-être.
L'autre jeune femme releva la tête, pour planter ses yeux dans ceux de celle qu'elle aimait.
- Tu vas mourir.
Ce n'était plus une question, mais une affirmation, formulée posément, calmement.
- Oui.
- Je viens avec toi.
- Non. C'est trop dang...
- Si. Je ne pourrai pas vivre sans toi. Laisse moi au moins mourir avec toi.
- Pourquoi...
- Parce que je t'aime.
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Les images ont rapidement fait le tour du monde.
Tous ont observé, incrédules, des années de lutte, de souffrance, et d'espoir se révolter en envahir ce monde qui leur appartenait tout autant qu'aux autres.
Tous ont conclu que les choses devaient changer. Ce don qu'ont les humains d'ouvrir les yeux que quand il n'est trop tard...
Tous ont été émus par ces milliers de personnes qui offraient leur vie, sans ne serait-ce que songer à se défendre, dans l'espoir de changer le monde.
Mais le plus étrange, c'est que tous ces gens hostiles à leur amour n'ont pu s'empêcher de verser ne serait-ce qu'une larme, devant ce couple de jeunes femmes.
Car l'image que retiendront tous les humains ayant vécu ce bouleversement, c'est l'image d'une blondinette faisant barrage de son corps pour sauver sa compagne, recevant les balles destinées à la brune. Sans savoir que quelques secondes plus tard, celle-ci s'effondrerait à son tour, touchée par derrière par une traître balle...
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Elles dorment.
Ils dorment.
Tous les cadavres sont réunis, attendant une inhumation incertaine.
Au milieu de tous ces corps, Elys et Avril dorment, main dans la main. Des tâches rouges ornent leurs robes blanches.
A présent, elles sont heureuses.
Elles sont libres.
FIN
Bah woé, je déprimais, j'avais ce scénar' dans la tête, alors...
Ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit... Fait du bien de s'y remettre.
Il est simple de lire les présentation des autres. D'apprendre un nombre incalculables de détails sur eux, sans sourciller. Sans s'y intéresser vraiment. Histoire de.
D'avaler tous ces mots, de les survoler d'un air blasé. Parce qu'on s'en fout de leur vie, en fait.
Seulement, on se rend compte de la difficulté de cet exercice lorsqu'on s'y met.
Résumer sa vie en quelques mots ?
A part si l'on est un être fondamentalement insipide, car il faut malheureusement de tout pour faire un monde, se présenter, et j'entends par là pour de vrai, pas seulement réciter son nom et son âge, n'est pas facile.
Au fond, est-il si facile de résumer tout ce que l'on est en quelques mots ?
Je ne crois pas.
C'est pourquoi je ne me présenterai pas.